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24 juin 2016

#ChallengeAZ : U comme Une histoire d'espionnage (6)

Nous sommes le 28 mai 1918. Dix jours ont passé depuis les derniers interrogatoires dans l'affaire concernant Sylvain LLENSE et ses comparses, accusés d'espionnage et d'intelligence avec l'ennemi.

Le capitaine Clément BAZIN interroge Sylvain LLENSE. Son avocat Me BONTEMPS a décidé de se dessaisir de l'affaire. Llense décide alors de renoncer à prendre un avocat pour cet interrogatoire et demande un délai de réflexion de 2 à 3 jours pour décider s'il en souhaite un nouveau. L'interrogatoire a pour but de clarifier les relations de LLENSE avec LÉONARDI.

LLENSE confirme qu'il a fait la connaissance de LEONARDI au PAOL (Parc Automobile de Lyon) en mars 1917. Leur relation a démarré lors du trafic de cocaïne, il réfute des rapports à but politique. Il confirme le voyage avec LEONARDI à Marseille en septembre 1917 et dit qu'il a prévenu LEONARDI qu'il irait à Barcelone pour acheter de la cocaïne et de la morphine. LLENSE a demandé à LEONARDI de se charger de l'impression des tracts avec un imprimeur qu'il connaissait à Marseille, rue de Rome. LEONARDI a désapprouvé l'impression des tracts. LLENSE lui a parlé de l'envoi qu'il devait faire à Pépita BARRI. LEONARDI est allé à Marseille mais a dit que l'imprimeur ne voulait pas prendre en charge l'impression des tracts. LLENSE a donc envoyé directement les épreuves des tracts par pli recommandé partir du bureau de la rue de Bonnel. L'adresse était écrite à la machine à écrire. Il a demandé également quelques renseignements sur l'armée d'Orient et sur l'entrée et la sortie de bateau en réparation à Marseille. LEONARDI est retourné voir l'imprimeur et a prévenu LLENSE que celui-ci n'avait pas pu avoir les renseignements concernant l'armée d'Orient. Il a donné un chiffre concernant les bateaux mais LLENSE dit qu'il l'a oublié. LLENSE confirme avoir envoyé fin janvier 1918 une vingtaine de placards qui avait été remis par l'agent allemand. Il a préparé les plis seul mais a informé LEONARDI du nouvel envoi. Sylvain se rappelle que Karl lui avait versé vers fin janvier une somme de 200 francs pour l'achat de cocaïne et pour les voyages à Marseille. Sylvain confirme que LEONARDI ne lui a fourni aucun renseignement au sujet d'une poudrerie. Il n'a plus eu de contact avec lui depuis le mois d'avril.

Le capitaine demande exactement quel a été son parcours militaire depuis la mobilisation. Il décrit son parcours mais réfute les irrégularités dont il a été accusé quand il était vaguemestre. Il confirme qu'il a été suspendu par mesure disciplinaire pour avoir avec deux autres camarades fait disparaître une lettre recommandée contenant environ 300 Francs de coupon. Le capitaine lui demande quelque somme il avait sur lui lorsqu'il est allé en Espagne. LLENSE déclare avoir eu comme recettes 2500 Francs de l'affaire des mèches à briquet pour laquelle il n'a pas touché de commission. Pour se rendre à Marseille en septembre 1917, LLENSE avait sur lui 7500 francs dont voici le détail :
  • 500 F en espèces
  • 1200 F de son livret de caisse d'épargne
  • 500 F donné par ses parents 
  • 400 F des vente de mèches a briquets 
  • 2500 F de commission par la maison Estève. 
  • 1200 F de son trafic de cocaïne et de morphine apportée par LEONARDI
  • 2500 F de son trafic de cocaïne et de morphine acheté à Lyon. 
Il a dépensé 1500 F environs de partir à Cerbère. Il est donc parti à Cerbère avec 7500 F dont 4000 F qu'il a laissé dans sa chambre chez ses parents.
Il aurait également demandé 400 F en lettre de crédit à la maison Estève. Malheureusement, ce point de l'interrogatoire diffère du précédent, ce que lui fait remarquer le capitaine. LLENSE affirme alors qu'il s'était trompé dans le précédent interrogatoire mais qu'à présent il dit la vérité. Ses déclarations ne sont pas identiques à celle de sa mère. Celle-ci a affirmé que les sommes présentes dans la chambre avaient été apportées petit à petit. LLENSE déclare alors que sa mère devait être affolée par son arrestation et qu'elle a dû s'embrouiller !
La capitaine revient alors sur la relation de LLENSE avec le nommé Arturo CHARPENTIER. LLENSE lui confirme n'avoir eu que des relations commerciales pour la cocaïne, mais rien ne concernant l'espionnage.
Suite à cet interrogatoire, les agents reçoivent l'information qu'il n'y a pas de trace du paquet envoyé à la nommée Pepita BARRI.
On procède ensuite à l'interrogatoire de 9 détenus de la prison de St Paul et de St Joseph, accusés d'avoir distribué des tracts et qui pourraient les avoir obtenu par l'intermédiaire de LLENSE. Il s'agit de cinq soldats, quatre civils dont deux femmes. Six d'entre eux affirment ne pas connaître LLENSE. L'un des soldats, Maurice THEVENOT connaît LLENSE pour l'avoir rencontré lorsqu'il était canonnier au 54ème Régiment d'Artillerie. Ce THEVENOT connaît également deux soldats rencontrés à Lyon et à Marseille qui connaissent LLENSE mais ne peut pas dire s'ils sont concernés par cette affaire. Les deux derniers détenus n'étant plus retenus en détention, ils n'ont pu être interrogés.
Le capitaine en profite pour demander au service de renseignements si les faits reprochés à LLENSE apparaissent dans des affaires à Besançon, Montpellier, Marseille, Bourges, et Clermont-Ferrand. La réponse est négative.
Le 28 mai a également lieu un contre-interrogatoire de LEONARDI. De même que LLENSE, son avocat Me BUYAT, ne s'est pas présenté. LEONARDI réfute tout ce qui pourrait l'accuser sauf connaître LLENSE.

Deux jours plus tard, a lieu un contre-interrogatoire de Louise GARNIER, qui réfute également toutes les accusations et déclare qu'elle ne sait rien des faits d'espionnage.

LEONARDI reçoit une lettre de Mlle DELOBLE, institutrice à Beligneux (01), écrite le 7 mai mais reçue le 28 mai, luis souhaitant "Meilleurs souhaits de bonne chance et bon souvenir".



La suite nous dira si cela a fonctionné...

Sources :
Memoideshommes.gouv.fr

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